La schizophrénie est due à des symptômes racines (symptômes qui expliquent la présence d’autres symptômes).
Comme je l’ai dit ailleurs, les gens ayant des troubles psychiatriques n’ont, je crois, qu’une exacerbation de phénomènes normaux du cerveau. Idem pour la schizophrénie en très extrême.
Je crois qu’une grande partie des symptômes de la schizophrénie s’expliquent par environ 7 symptômes racines! (par exemple une attitude bizarre lors des discussions s’explique par la peur intense du jugement des autres, car la personne a tellement peur du jugement qu’elle sera intensément intimidée et n’agira pas normalement).
Et ces 7 symptômes racines expliquent à mon sens bien tout ces symptômes, qui représentent une grande partie des symptômes de la schizophrénie:
- les idées de persécutions
- les idées un peu obsessionnelles et farfelues
- la peur et la culpabilité
- les phobies d’impulsion
- la peur du jugement des autres
- le fait de paraître bizarre
- le fait d’avoir du mal à s’exprimer
- les intuitions surnaturelles
- donner des rôles un peu surnaturel aux personnes qu’on croise
- sentir que les autres observent nos pensées
- la peur de devenir fou
- le fait de s’exclure des relations amicales par peur du regard des autres
- l’aboulie
En fait, les 7 symptômes racines que je décris ici (à part le syndrome autistique) sont des mécanismes normaux mais qui sont exacerbés dans la schizophrénie. Et ces mécanismes normaux sont des mécanismes qui sont absents quand on dort et plus présents le jour. Du coup, on peut penser que la schizophrénie est un sur éveil du cerveau, que les mécanismes augmentés le jours sont complètement exacerbés dans la schizophrénie. C’est l’hypothèse du professeur Fourtillan qui pense que la schizophrénie est du à un fort excès de l’hormone de l’éveil. Je crois pas mal à cette hypothèse qui est aussi très étayée par les autres découvertes du professeur Fourtillan. Je l’explique plus en détail à la fin du document.
Voici les 7 symptômes racines
• 1) Avoir des idées de persécution
Même si j’ai conscience d’avoir des idées de persécution et d’être susceptible, cela ne résous pas le problème. À mon sens, ce symptôme de la schizophrénie peut s’expliquer par le fait que le circuit qui gère la prise en compte des menaces est sur activé. Imaginer les dangers de manière intense est un phénomène normal par exemple quand on vient de se faire agresser dans la rue. Et dans cet état de danger, on considère ces dangers comme presque réels, il y a une raison à cela: quand il y a un réel danger (par exemple quand on vient juste de se faire agresser et qu’il peut y avoir d’autres agresseurs cachés), il faut absolument prendre en compte ces menaces, le cerveau est fait de telle manière qu’en état d’alerte on considère ces dangers comme très probables pour qu’on y fasse attention. Se sentir en danger et ne pas être serin mais de manière très intense (en ayant deux ou trois idées de persécutions par seconde par exemple), logiquement amène à faire des scénarios insensés et les ressentir comme presque réels, ce qui est un symptôme de la schizophrénie. Je crois que c’est ce mécanisme normal exacerbé dans la schizophrénie qui explique les idées de persécution.
• 2) Rester bloquer sur certaines idées en pensant qu’elles sont très importantes et avoir des pensées en taches de fond
J’ai entendu dire que ça s’appelait un pic sérotoninergique. Quand je vis cela j’ai tendance à penser qu’une idée est très importante et qu’il faut absolument la prendre en compte et la faire connaitre à une partie de la population pour la sauver. Je crois que ces idées arrivent chez les patients qui en plus d’avoir une schizophrénie ont un trouble déficitaire de l’attention. En effet quand on a ce trouble, on a tendance à être très attiré, motivé par les choses qui donnent une récompense, comme par exemple jouer à un jeu video où l’on gagne, ou faire les choses qui à nos yeux paraissent très importantes pour l’humanité (comme trouver un traitement contre le cancer). Quand on a un TDAH, on a tellement une intense envie de faire ces choses qu’il devient très difficile de faire les choses basiques (comme faire la vaisselle). Puis on est tellement attiré par ces choses tout le temps, en sentant l’obligation de les réaliser, qu’on finit par être totalement épuisé par ces idées, et là on a besoin de s’évader, comme par exemple en regarder des vidéos YouTube. C’est ce que je vis. Je pense que ces idées parfois assez farfelues que j’ai eu, en ayant la forte intuition qu’elles étaient importantes, c’est du au mélange du TDAH et de la schizophrénie. Il y a une description de ce trouble ici TDAH trouble déficitaire de l’attention hyperactivité. Et ici, il y a une bonne vidéo d’un psychiatre expliquant un mécanisme supposé du TDAH sur youtube.
Il y aussi le fait que mon esprit reste bloqué en tache de fond sur des choses auxquelles je pense toute la journée sans pouvoir les effacer et sans vraiment m’en rendre compte. Ce n’est parfois que le soir tard, que je me rend compte que durant toute la journée j’ai eu en arrière plan certaines pensées.
• 3) Le fait d’être très inquiet combiné au fait de culpabiliser et d’avoir peur de faire du mal aux autres
Je pense que c’est ces deux peurs combinées qui m’ont amené à avoir des phobies d’impulsion. Ce sont des scénarios où je m’imaginais faire du mal aux autres ou à moi-même. Comme me jeter sous un train. En vrai j’avais peur que je finisse par le faire un jour, mais je ne voulais pas le faire. Je n’aurai jamais fait ça.
• 4) La peur du jugement des autres
Je pense être assez susceptible. Je m’imagine souvent que les autres me jugent négativement (me trouvent ridicule, me trouvent un peu fou), et ça me blesse fortement. Aujourd’hui je me prend moins la tête avec ça, mais je sais bien que j’ai une sensibilité au dessus de la normal. Il m’arrivait de penser au jugement des autres sur moi en boucle, et c’était en permanence et de manière très lourde quand je n’avais pas de traitements.
Le fait de paraître bizarre dans les conversations est à mon avis, du à la peur intense de paraître bizarre, fou, donc à cette peur du jugement. Ainsi, sans traitement, j’avais peur à chaque instant où je parlais de dire un truc choquant ou grave sans faire exprès, que mon attitude et mes blocages me fassent passer pour bizarre, dangereux. Je pouvais rechercher dans le regard des autres l’approbation. Mais quand je les regardais, je me sentais jugé (je sentais qu’ils me prenaient pour un fou dangereux de les regarder rapidement et fuir leur regard) et j’avais peur, vraiment peur, d’être jugé comme quelqu’un de grave. Du coup je tournais rapidement le regard. J’étais paralysé et inquiet de partout, et j’avais l’air bizarre.
Cette peur du jugement amène aussi à ne pas avoir confiance en soit. Ça m’a souvent amené à me dire que mes idées étaient complètement idiotes: de me dire d’abord qu’elles étaient géniales, puis de finir par penser que c’était complètement ridicule d’avoir pensé ça.
Également, durant les phobies d’impulsion (s’imaginer faire du mal aux autres, et redouter terriblement que ça arrive en vrai), j’avais très peur d’être mal vu si les autres savaient que je m’imaginais faire du mal au autre, ou à moi même. C’est donc aussi cette peur du jugement qui amplifiait ces phobies d’impulsions.
• 5) Pour les symptômes autistiques, le fait de redouter se sentir jugé couplé au manque de ressenti de complicité
Quand je ne comprenais pas les blagues c’était souvent par un manque de complicité. Je ne comprenais pas que la personne me taquinaient dans bien des cas. J’avais également peur d’être jugé. Je redoutais passer pour le couillon comprenant mal les blagues, plutôt que de rentrer dans le jeu.
J’avais du mal aussi à comprendre l’intention des gens dans leur gestes et dans leur relations.
• 6) Faire spontanément des scénario en permanence
J’ai tout le temps pleins de scénario qui me viennent à l’esprit, ceux là encombrent mes pensées, et il devient alors plus difficile de m’exprimer et d’avoir une réflexion de qualité bien détaillée. C’est surement pourquoi, quand j’explique quelque chose de compliqué, je m’exprime assez mal: pleins d’idées me viennent en même temps ce qui limite ma capacité à bien formuler mes idées.
• 7) Les idées bizarres
Il m’arrive parfois d’avoir des intuitions intenses sur des croyances un peu étranges. C’est assez rare par rapport à d’autres personnes atteintes de schizophrénie mais ça m’arrive. Je vous explique une de ces intuitions: J’espère toujours qu’on pourra faire un monde meilleur sans souffrance, j’ai toujours peur qu’on y arrive pas, je considère les souffrance des schizophrènes, des autistes profonds, et les souffrances d’autres personnes comme graves et lourdes, et je veux que ça s’améliore, j’image des choses contre ça. Dans ce cadre il m’est souvent arrivé de croire intensément qu’un phénomène surnaturel provoque qu’il y ait toujours autant de bonheur que de souffrances dans le monde, et donc qu’il soit impossible de résoudre cela, ça m’inquiétait et me prenait la tête longuement. J’avais cette forte intuition que par ce phénomène surnaturel il soit impossible de rendre le monde heureux, et qu’on puisse jamais soigner les gens gravement souffrant. Ce phénomène surnaturel peut peut-être exister, par exemple si les souffrances et le bonheur sont gérés par des phénomènes quantiques qui font que la somme des deux soit nul, mais ça reste une hypothèse, moi j’en avais la forte intuition, c’est là que ça va pas. Là aussi, ça peut être du à une sur-stimulation de la zone du cerveau qui gère l’intuition, qui crée des intuitions fortes. Et encore une fois c’est cohérent avec l’hypothèse d’un excès de l’hormone de l’éveil dans la schizophrénie que j’explique plus bas: la nuit on a pas d’intuitions dans notre sommeil, le jour, il peut arriver qu’on ait des intuitions légères, si l’hormone de l’éveil est en excès, ce mécanisme d’avoir des intuitions le jour est sur activé et on a des intuitions très fortes.
Un autre phénomène que j’ai vécu est le fait de sentir des relations entre les personnes. Par exemple, quand je ressentais fortement que nous vivions dans un monde virtuel comme dans le film matrix, j’avais l’impression que certaines personnes étaient des chefs, présents ici pour me faire sortir de la matrix. J’avais l’impression que d’autres personnes étaient là pour me corrompre et m’empêcher d’être l’élu et sauver le monde. Là aussi, ces ressentis sont des exacerbations de mécanismes plus présents le jour que la nuit: Le fait de donner des rôles à certaines personnes. Effectivement quand on voit un policier, on connait son rôle et on sait qu’il attendra quelque chose de particulier de nous, on se met dans une situation mentale où chacun a un rôle. Et c’est pareil si on rencontre son patron (on le redoute un peu et on sait qu’on doit le respecter), si on rencontre la personne qui nettoie les feuilles dans la rue, si on voit une mère gronder son enfant (car c’est son rôle car c’est son enfant), on se met dans une situation mentale qui leur donne un rôle. Il me semble que généralement la nuit, dans nos rêves, on donne moins de rôle à chacun, et que le jour, on comprend que certaines personnes ont des rôles. C’est logique que si on est sur réveillé par un excès d’hormone de l’éveil alors on donne des rôles à tout le monde.
Il m’arrivait aussi de ressentir que je ne devais pas penser certaines choses sinon les espions de la matrices aller me détecter et que ça empêcherait ma sorti de la matrice. Récemment encore il m’arrivait d’avoir de telles intuitions. C’était dérangeant car je m’efforçais de ne pas penser à certaines choses pendant 30 minutes par exemple, c’est à dire le temps que cette intuition parte. Là aussi, la nuit on a moins conscience d’être observé, et le jour on a plus conscience d’être observé, parfois on peut avoir conscience d’être observé jusqu’au point que notre comportement trahisse nos pensées. Par exemple lors des tournois de poker, certains mettent des lunettes noirs pour cacher leur mimiques qui pourraient trahir leurs pensées. Donc, oui à la base, même si on n’est pas schizophrène, on peut avoir peur que notre pensée soit scrutée, et ce phénomène est plus intense le jour. Si on est sur réveillé, que l’hormone de l’éveil est en excès, alors on peut avoir l’impression que notre pensée est vue par les autres. Et, sans traitement, j’avais effectivement cette impression que les gens pouvaient lire les pensées honteuses que j’avais rien qu’en me voyant dans la rue, du coup si il m’arrivait d’avoir une pensée honteuse grave, j’étais très géné, ce qui, de mémoire m’arrivait toutes les 3 secondes.
La peur de devenir fou
Le symptôme de la peur de devenir fou est à mon avis issu aussi de ces symptômes racines. Elle est due au fait de toujours tout ressentir comme un jugement la présence des gens, qu’il n’y ait aucune humanité dans le regard des autres. A force de ressentir cela tout le temps on a peur de devenir fou. Donc ça s’explique par le symptômes 4).
L’aboulie
L’aboulie (le manque de motivation intense), peut s’expliquer à mon avis par le symptôme 6) (le fait de faire des scénario en permanence), car à force de se faire de telles idées on est épuisé émotionnellement, et qu’il ne reste plus beaucoup de force pour se motiver. Aussi se faire toujours des scénarios fait qu’on a l’esprit envahit, et ça limite la capacité à trouver comment commencer un action, donc ça favorise l’aboulie. Aussi, et de manière un peu paradoxale, la présence d’un TDAH, qui à mon avis amène à vouloir faire tout un tas de choses épuise la personnes qui finit par n’avoir plus de force.
Le fait d’être amoureux fou
Le fait d’être amoureux fou était chez moi du à deux idées:
• Le fait de regretter terriblement de m’enfoncer dans la souffrance, sans voir de porte de sortie, un peu comme dans la chanson de Yseult, et d’avoir peur de devenir fou. Ceci est logique quand on va très mal.
• Et le fait de ressentir qu’il y a des choses très importantes qu’il ne faut pas rater (comme dans le TDAH)!
En fait j’espérais intensément pouvoir récupérer de ma souffrance, de ma désolation, de ma maladie, si je sortais avec la fille dont j’étais amoureux comme par magie. J’avais intensément l’impression que je passais à coté de quelques chose si je sortais pas avec elle (Il s’agit du point numéro 2) . Et comme j’avais peur de son jugement, je ne pouvais pas m’empêcher de redouter qu’elle me juge, et je n’arrêtais pas de penser à elle et son jugement du coup (Il s’agit du point numéro 4).
La peur du jugement des autres combiné au sentiment de persécution
Comme je le disais il pouvait m’arriver de sentir qu’une personne me prenne pour un fou et ça me dérangeait. Parfois il m’arrivait de m’imaginer que cette personne passe le message que je suis fou à d’autres personnes. Ce genre de scénario m’a déjà fait ruminer un max surtout quand j’étais sans traitement. Je m’imaginais essayer de persuader ces gens que je n’étais pas fou (car leur jugement me blessait profondément) sans y arriver, je m’imaginais qu’ils me prennent encore plus pour un fou, et alors je m’imaginais à nouveau essayer de les persuader et ainsi de suite. Heureusement, maintenant, c’est beaucoup moins intense et j’ai juste un peu peur de passer pour un fou parfois. Quand on y réfléchit c’est la combinaison de la peur du jugement et de la peur d’être persécuté qui provoquait cela.
L’hypothèse de Jean-Bernard Fourtillan explique que la schizophrénie serait due à un excès d’hormone de l’éveil
Je suis assez d’accord, car tous les phénomènes ci dessus qui sont exacerbés lors de l’éveil, sont extrêmement exacerbés lors de ma schizophrénie. Par exemple, souvent quand on dort, on est pas trop méfiant, pas inquiet, reposé, par contre dès qu’on est réveillé on est plus en alerte. La schizophrénie, on est carrément trop en alerte de fou, c’est comme si on était sur réveillé, comme si l’hormone de l’éveil était en beaucoup trop grande concentration. Pareillement on a trop peur du regard des autres, alors que dans les rêves, on s’en fout pas mal du regard des autres. On reste bloqué sur certaines idées… alors que dans les rêves même si on oublie un truc, juste après, on s’en rend même pas compte qu’on l’a oublié. Dans la schizophrénie, on a peur de faire du mal aux autres, généralement dans les rêves on oublie la culpabilité. etc etc.
Donc oui pour moi l’hypothèse de Fourtillan n’est pas bête du tout. Vous pouvez la voir dans ses vidéos youtube.
Apparemment il y aurait chez certains patients une anosognosie liée à une lésion dans le cerveau
Voici un article expliquant cela. Et voici mon article là dessus. L’anosognosie est le fait de ne pas avoir conscience de son trouble et de ne pas du tout remettre en question ses intuitions psychotiques. Par contre ce symptôme s’explique par quelque chose de différent que ces symptômes racines. Cette anosognosie serait bien réelle chez certains. Je ne le savais pas et l’ai appris récemment en me documentant. Et effectivement certains patients schizophrènes parlent de leurs idées comme si elles étaient forcément réelles: le fait d’avoir cette idée, c’est la preuve que c’est vrai. Je me dis que c’est possible que ce soit du à un circuit qui est différemment activé en fonction de la personne concernée. En effet, certains schizophrènes ont un excès d’intérêt pour absolument tout (comme moi), d’autres manquent cruellement d’intérêt, rendant leur vie très pénible. Pareillement pour l’anosognosie, certains circuits peuvent être très désactivés. La prise de conscience que l’idée psychotique ne tient pas bien la route n’est pas là. Il ne réussissent pas à prohiber cette idée comme on peut le faire quand on se rend compte que c’est bête.
Je trouve cet article intéressant car on voit qu’avec seulement quelques concepts, j’arrive à expliquer une bonne partie des symptômes de la schizophrénie. C’est cool!