Pour moi le délire n’est que le fait de ressentir des choses très fortement, même si on peut être amené à penser: « comment cette personne peut penser ça? son cerveau doit buguer complètement ».
par exemple lors de discussions avec une amie quand même un peu raciste j’ai compris qu’elle était persuadée que les personnes noires étaient plus délinquantes, menteuses et voulaient du mal à la France et aux personnes d’origine française, c’est donc logique de vouloir les virer de la France si l’on pense cela. En argumentant longuement, j’ai réussi pas mal à la persuader que ce sont surtout des idées qu’elle se faisait car moi je croise beaucoup de gens noirs ou arabes et ce n’est que rarement qu’ils me posent problème, de la même manière que les gens blancs. Bien que peut être après la fin de cette conversation ces idées sont un peu revenues, et je lui ai expliqué que même si, imaginons, qu’il y ait un peu plus de délinquance chez ces gens, alors les accuser tous de délinquance est une mauvaise chose: ça les accuse à tort, les font souffrir et monte les gens contre eux. Et je crois qu’aujourd’hui cette discussion l’a pas mal durablement persuadé.
C’est pareil pour la schizophrénie et les autres délires: ils ont une idée en tête qui pourrait être comprise, bien que parfois lors de leur raisonnement, ils font des raccourcis, conduisant à certaines conclusions paraissants insensées, elles ne sont qu’à moitié insensées en réalité. Il s’agit d’idées, je pense, généralement fausses, ils ne réalisent pas qu’elles sont fausses d’une part parce qu’ils ont une intuition qui amène à croire que certaines idées de persécutions sont probables, là où la majorité des gens pensent qu’elles sont peu probables, et d’autre part parce que les raccourcis se font car leur esprit harcelé d’idées inquiétantes n’arrive pas à voir qu’il y a une incohérence dans ces raccourcis.
La rapidité à laquelle ces idées apparaissent et la force avec laquelle ces idées les persuadent est trop forte pour pouvoir lutter contre par la discussion, même si par la discussion on peut faire comprendre que quelque chose cloche et que une des idées est fausse, les idées inquiétantes finiront par revenir, il faut donc prendre un traitement.
Je pense que c’est quelque chose de biologique qui crée la schizophrénie, quelque chose qui dérègle un peu tout les neurones. En effet ça touche un peu toutes les fonctionnalités du cerveau: L’interprétation, la vue, l’ouïe, l’odorat, le touché, la volonté, l’anxiété, le sommeil.