Peur des catastrophes, catastrophes absolument improbables, mais envahissant quand même l’esprit.

une rocher qui semble faire une immense vague ou la bouche d'un requin dans une chemin de randonnée
Le risque et la peur de me faire submerger par mes inquiétudes étaient là.

Par exemple il est hautement improbable qu’un avion se crashe sur notre immeuble et nous tue, pourtant c’était une peur que j’avais. Il est hautement improbable qu’un tremblement de terre arrive là où j’habite, fait ébouler mon immeuble et me bloque dans les décombres jusqu’à la mort, mais pourtant c’était une peur que j’avais et qui pouvait m’obséder.

La peur d’être mal vu des gens, et devoir se justifier en permanence.

photo de la verdure proche de l'automne en Corse donnant sur la mer
Illustration pour embellir le site

Je ressentais dans les conversations que si les gens savaient que j’étais dans un groupe (par exemple les homosexuels, les homophobes, les racistes, les anti racistes, les intolérants, les croyants, les non croyants, ceux qui aiment le président, ceux qui ne l’aiment pas etc.) alors ils vont me juger: « Quoi tu penses ça, c’est pas possible de penser ça! tu peux pas penser vraiment ça » parce que eux ne trouveraient ça impensable d’être ainsi, je me sentais alors fébrile et hésitant. Dans ces situations je ne savais pas où me mettre. Je vous donne l’exemple dans une conversation sur l’homosexualité, si je précisais que je ne suis pas homosexuel pour rassurer les gens qui pourraient le penser, alors je me sentais obligé de préciser juste après que je ne suis pas homophobe car j’allais m’imaginer qu’ils allaient penser que je suis homophobe, hors c’est choquant d’être homophobe.

Je devais me justifier sans arrêt car j’avais peur qu’on me prenne pour ce que j’étais pas sans arrêt, et ça m’obsédait.

Pour moi ils me voyaient dans un groupe de gens à bannir, qui ne mérite au fond pas vraiment d’être considéré comme leur égal, que c’était vraiment choquant d’être comme ça, que je devais me justifier.

Avec les soignants j’ai parfois un peu ce même ressenti qu’ils me regardant comme si je n’étais pas leur égal à partir du moment où je leur dit que je suis schizophrène. Est-ce un impression totale, partielle ou une réalité? je ne sais pas.

Cette impression aurait peut être pu partir en augmentant mon traitement neuroleptique, mais je ne voulais pas l’augmenter étant donné qu’il n’est pas bon pour la santé certainement.

Du coup suite à des recherches documentaires sur des publications médicales sur la schizophrénie, j’ai demandé à un de mes médecins du Bactrim (un antibiotique qui peut être pris au long court) car j’ai vu que ça pouvait être dû à une infection, et c’est suite à la prise de cet antibiotique en continu que ce genre de symptômes a beaucoup diminué chez moi.

Sachant que le Bactrim lutte contre la toxoplasmose présente chez moi et chez 70% des personnes ayant une schizophrénie, tandis que seul 50% des personnes sans schizophrénie l’ont et que ce parasite est suspecté de jouer un rôle dans la schizophrénie, je me demande si ce n’est pas la toxoplasmose qui créait ces symptômes chez moi.

Je me demande du coup si ces symptômes (se justifier tout le temps en s’excusant, d’être très timoré etc), est lié à la toxoplasmose aussi chez les autres personnes.

quelqu'un qui monte dans un chemin pentu en montagne
Je ne sais pas comment expliquer tellement j'ai changé de caractère suite au Bactrim: Je ne voulais pas gravir la montagne de persuader les autres de mes idées, j'avais peur de me fâcher et j'avais peur de les blesser dans leurs idées.

Si on m’avait demandé pourquoi je me justifiais de ne pas être homosexuel, puis de ne pas être homophobe, j’aurais eu peur de passer pour quelqu’un qui a peur d’être mal vue, qui se justifie tout le temps, du coup, j’aurais essayé de cacher que je me justifiais car j’avais peur d’être mal. J’arrivais à tordre mes idées, à faire comme si je n’avais pas eu certaines idées, à les nier à moi même, j’avais l’impression que les gens me jugeaient sur des trucs, alors qu’en fait non. Je ressentais, persuadé qu’on me jugeait sur le fait d’avoir eu certaines idées qu’en vrai je n’avais pas eu non plus, mais je m’en sentais quand même coupable. J’ai du mal à me souvenir et bien expliquer cela.

Ça me rappelle un truc, je crois assez courant dans la schizophrénie: je m’habillais beaucoup trop large de peur d’être habillé moulant et de passer pour un homosexuel, j’avais l’air d’un vrai sac à patate quand je revois les anciennes photos :).

Timoré j’avais peur de dire ce que je pensais de peur de blesser la personne et de faire un conflit grave, d’être mal vu. Du coup, ça m’énervait vraiment contre moi de sortir d’une conversation en m’écrasant, alors que j’avais au fond des idées qui pouvaient être intéressantes.

Ça m’a beaucoup aidé et ça m’a libéré de ne plus avoir ça car c’était très pénible de toujours aller dans le sens des gens de peur de gêner ou de se fâcher, alors que je pensais différemment.

Je crois que ces symptômes sont ceux du trouble de la personnalité dépendante.

Et il m’était très difficile de dire non quand quelqu’un me demandait de l’aide, même si une partie de ce problème vient du fait que je m’inquiète des difficultés des autres, ce qui reste toujours le cas aujourd’hui et tant mieux.

Avoir intensément peur que ma vie soit ratée et de la mort

maison de Guillaume le Conquérant en Normandie
La maison de Guillaume le Conquérant. Guillaume le Conquérant était-il mégalo?
J’avais l’idée que si je ne faisais pas un projet vraiment énorme, que je ne laissais pas une trace sur terre, ma vie c’était de la merde :), ça me créait un effroi de me dire que je serai un mec lambda qui est né, puis mort, et dont personne ne se souvient. Ma vie serait ratée.

Je voulais du coup laisse un trace très importante sur terre! Faire des projets qui marquerait le temps!

La vision des gens vivant leur vie normal travaillant beaucoup, durement, mourant sans laisser de traces sur terre créait un effrois dans mon esprit.

J’ai eu cette impression longtemps, c’est suite à la prise en continue de pas mal de vitamines, d’oméga 3 qui ont un effet (léger mais réel) dans la schizophrénie et le passage au solian plutôt qu’à l’abilify (deux antipsychotiques) que cette impression qui me désespérait a beaucoup diminué (je ne sais ce qui a provoqué cette amélioration parmi tout ces changements).

dessin abstrait: un foetus sur le coté sous un arbre avec un totem oiseau en eau, et une fontaine homme totem à droite
Ce dessin que j'ai fait au collège me fait penser un peu à la mort, pourtant il est beau!

Aussi j’avais terriblement peur de la mort, de l’idée que c’est le néant. Comme le cerveau et les conductions électriques des neurones s’arrêtent après la mort, et étant donné que ce sont ces conductions électriques qui font le raisonnement et les sentiments et les impressions qu’on vit, forcément il y avait le néant après. C’était une peur qui s’est amélioré après le début du traitement que j’ai reçu. Et puis je me suis dit un truc qui à la fois me rassure et me tracasse: on a une âme, or cela ne s’explique pas par les phénomènes physiques calculés de manière mathématique (du moins pour moi la monde physique avec des conséquences mathématiques ne peut créer des émotions, c’est ce que je ressens), or le siège de notre âme est le cerveau qui est dans le monde physique et du coup peut être qu’il y a quelque chose réellement après la mort.

photos de pigeons dans un square
J'avais peur d'être un pigeon comme tout le monde, naître, vivre, mourir, sans plus.

Manque de motivation

Photo de la mer prise d'un chemin en hauteur en Corse
Illustration pour embellir le site.

Avant 2020 j’avais un manque de motivation très lourd, je n’arrivais pas à faire d’effort, et j’en culpabilisais, je n’arrivais pas à me faire à manger, et j’allais au Flunch presque à chaque repas. Cette flemme a bien diminué suite à la prise en continue de pas mal de vitamines, d’oméga 3 qui ont un effet (léger mais réel) dans la schizophrénie et le passage au solian (qui est connu pour donner de la motivation) plutôt qu’à l’abilify (abilify et solian sont deux antipsychotiques) quelques mois avant le premier confinement du covid.

J’avais en permanence l’idée que faire une chose, comme la vaisselle, allait m’empêcher de réfléchir à un truc important et de me concentrer et me faire avancer sur mes projets, je culpabilisais de ne rien faire. Je ne sentais pas l’intérêt de faire la vaisselle, même si je culpabilisais de ne pas la faire, elle s’accumulait dans l’évier.

J’arrivais vraiment à rien dans la vie, hors comme je voulais faire des projets importants, ça me desespérait.

Persuader les patients de se soigner

Photo de la mer et des rochers en premier plan pris d'un chemin en hauteur en Corse
Illustration pour embellir le site.

Lors des délires des schizophrénies, les impressions que je décris dans les autres articles s’accumulent et s’accumulent très vite, le patient peut avoir conscience qu’elles n’ont rien à faire là ou non, que les autres ne pensent pas ça ou non, qu’il aimerait ne plus penser à ça ou non, mais ça ne suffit pas, elle continuent de rester là et s’accumuler, on peut donc essayer de lutter contre ces idées, mais on y arrivera pas, même si on pense très fort : « c’est mal vu de penser ça il faut que j’arrête de penser ça ».

Il faut que le patient ait conscience que ces idées là n’ont rien à faire ici d’une part et que d’autre part, le seul moyen de lutter contre est un neuroleptique (ou à la limite la sismothérapie si les neuros ne marchent pas). Réaliser ces deux choses là, dans l’histoire naturelle de la maladie peut prendez du temps…

…pour moi, j’ai toujours senti ces idées comme désagréables et que j’aurai aimé qu’elles ne soient pas là, mais jusqu’à mes 18 ans environ j’espérais qu’elles puissent partir en me mettant en couple avec une fille que j’aime ou en travaillant dans des métiers simples sans pression sociale comme serveur et en partant comme un vagabond, financé par ces petits boulots en vivant dans la forêt, je crois que c’est ainsi que certaines personnes font des déménagements pathologique où ils espèrent que leur psychisme va s’arranger suite à ce déménagement, à vivre dans un autre endroit. Bien-sûr le fait que le médecin explique qu’en donnant le traitement ça va l’aider peut tout à fait persuader la personne de prendre ce traitement, la personne essaiera et verra bien que ça améliore la situation. Certaines personnes ont peur de prendre un traitement psychotrope, c’est normal d’avoir ce genre de peur, de redouter que son cerveau change de manière irréversible à cause du traitement, surtout quand on s’inquiète de tout comme dans la schizophrénie. Mais je pense qu’il faut expliquer que c’est réversible et qu’à l’arrêt du traitement, ça revient comme avant.

Photo de la mer pris d'un chemin en hauteurs en corse derrière un fil barbelé
Ne pas être soigné, c'est comme être enfermé dehors 🙁

Effectivement dans ce cas, il faut surtout convaincre le patient que prendre le traitement va aider à ce qu’il se sente mieux, à aider qu’il arrête de s’inquiéter en excès, qu’il aura les idées plus claires pour mieux prendre les futures décisions et non le contraire.

Il faut aussi expliquer que c’est une maladie connue qui arrive à d’autres personnes même si les autres personnes n’ont pas les même pensées, ils sont aussi inquiets et ils pensent tout le temps très vite etc… Ça va permettre de comprendre que donner le traitement va permettre de l’aider comme il aide les autres personnes atteintes du même problème.

TDAH – le fait d’être très susceptible à la punition

Photo de l'alcazar de Cordou au niveau du jardin
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Ma définition du TDAH (trouble déficitaire de l’attention, hypoeractivité)

Je pense que j’avais et que j’ai encore un peu un TDAH (trouble déficitaire de l’attention, hyperactivité), que je l’avais beaucoup avant.

Le TDAH consiste, pour moi à avoir l’attention qui se barre à chaque instant vers une truc plus attirant que la tâche rébarbative actuelle.

Je prend un exemple simple: quand je devais faire mes devoirs ou si je dois travailler longuement, faire une tâche obligatoire. Dans ces cas je vais me forcer à le faire. Et psychiquement je vais me sentir obligé sans arrêt de travailler, de jamais m’arrêter. Faire mes devoirs, faire le ménage, travailler longuement m’attire pas du tout, ne me donne pas une récompense cool psychiquement. Du coup, à forcer de me forcer, je sature et je ne ressens pas l’intérêt de faire cette tâche. Mon esprit a tendance à rester toujours dans le même contexte. Du coup je crée une obsession de devoir réussir ma tâche, obsession qui est pénible. J’explique cette tendance à rester focaliser sur un même truc dans ce chapitre:Mon cerveau reste activé en tâche de fond sur ce que j’ai vu ou fait pendant très longtemps après l’arrêt de cette tâche.

C’est alors que l’envie de prendre mon téléphone pour youtube ou Facebook, ou faire un jeu vidé va être intense et prend le dessus. Et là, la récompense est beaucoup plus intense et me permet de m’évader beaucoup plus. Youtube et Facebook me distraient, m’évadent. Il y a des trucs amusants et surprenants qui me font penser à autre chose que cette obligation de travail insupportable. Les jeux vidéos qui me donnent une impression de victoire intense quand je gagne me fond m’évader aussi. Pour certains jeux, ils permettent d’explorer un monde, ce qui distrait aussi. Du coup je perd mon temps sur des âneries, et je peux avoir vraiment beaucoup de mal à me concentrer.

un ancien beau bâtiment avec sa tour à Séville
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Le trouble oppositionnel dans le TDAH n’est pas ce qu’on croit!

Je précise ici un point que j’ai vu chez des enfants surement ayant un TDAH: l’énervement qu’ils ont quand on leur fait la moral qui est un symptôme fréquent du TDAH. Ainsi que la réponse cinglante à leurs parents dans ces moments là.

Je me souviens que lorsqu’on me faisait la moral, je me sentais profondément humilié. C’était comme si j’étais idiot d’avoir fait ça. Comme si on prenait l’avantage psychologique et qu’on se sentait supérieur à moi en me faisant la moral. J’étais gêné et humilié à ces moments là, ça m’agaçait qu’on me fasse ça, c’était injuste. Mais comme je suis gentil et j’avais peur de me faire facher énormément, je répondais poliment, mais la colère était là.

Pour un enfant ayant un TDAH que j’ai cotoyé, il me semble bien que cet enfant qui répondait mal à ses parents ressentait cela. Au moment de le gronder, je lui ai expliqué que je le grondais d’abord pour lui expliquer pourquoi ne pas faire cela et non pour l’humilier. Aussi, je lui ai dis qu’effectivement c’est bien d’expliquer sur un ton neutre plutôt que condescendant à la place de gronder, car il avait l’impression que les adultes aimaient bien utiliser un ton condescendant pour l’humilier. Qu’aussi personne ne doit humilier les autres. Enfin, je lui ai dit que moi aussi j’ai ressenti de l’humiliation quand on me grondait. Je pense alors qu’il l’a compris assez bien, et ça a bien amélioré la situation il me semble.

Sentiment d’infério-supériorité – fluctuation rapide entre sentiment de supériorité et d’infériorité

Photo d'un lion dans un zoo pris dans un couloir en verre, le lion est sur le couloir
Se sentir fort comme un lion, mais un lion en mousse.

Je m’imaginais que je pourrais faire des découvertes énormes parce que j’étais sûr d’être immensément intelligent. La seconde d’après je m’imaginais que c’était totalement ridicule de m’imaginer cela. Je ressentais que c’était sûr que j’étais idiot car je m’étais imaginé ce truc totalement fou mégalo. Si je perdais à un jeu contre un copain je sentais que c’était d’autant plus ridicule de me sentir génial. Juste après j’avais peur que les gens sachent ce que je pensais, qu’ils me trouveraient très profondément ridicule de m’imaginer super génie. Je redoutais que mon attitude trahisse le fait que je pense cela. A chaque instant en présence des gens, j’avais honte de ce genre d’idées.

Je m’imaginais fort comme un lion par moment car je voulais y croire. Mais au fond la confiance en moi n’était pas là et au moindre obstacle, je prenais peur.
photo d'un lapin dans une cage dans une exposition
Voilà, quand on a peur, on redevient tout petit.

Puis juste après à la fois motivé par l’envie de prouver à moi même que je suis un vrai génie, pas un idiot, et par la motivation de faire de super chose je m’imaginais des projets grandioses que je réaliserai, puis je retombais dans la peur d’être idiot et ainsi de suite.

Je crois que ce genre de fluctuations insupportables m’arrivaient plus en me rapprochant des périodes de crises qui m’arrivaient durant les grandes vacances scolaires.

Une chose aidant pour faire face à ces fluctuations, c’est qu’il faut savoir qu’on a tous des défauts et qualités et donc que extrêmement peu de gens ont que des défauts, et extrêmement peu de gens ont que des qualités, c’est comme ça.

Les idées bizarres

Une vingtaines d'amoncellements de pierre sur un passage de randonnée dans la foret
Je gardais des idées que j'estimais importantes, qui étaient mes repères durant ces idées bizarres, dans des moments plus posés, garder certaines idées au long terme me rassurait. Cependant la plus part de ces idées bizarres me rendent plutôt anxieux.

Je me rend compte que j’ai des idées bizarres, mais elles sont très fugaces, et j’ai du mal à les décrire, j’ai du mal à m’en rendre compte.

C’est des idées où il y a des règles surnaturelles une fraction de seconde, par exemple que certains trucs sont sacrés dans mon esprit, que certaines personnes sont sacrées, que certaines choses doivent être faites pour que le futur se passe bien.

Je prend un tel exemple: il m’arrivait de croire que la nature nous a lancé dans la vie en nous donnant des scores sur différentes capacités intellectuelles humaines, et que ce sont des entités un peu surnaturelles, disons des Dieux qui aient choisi ces scores (un peu à la manière des jeux de rôles où on choisi les capacité des personnes qu’on crée au début de la parti, ici des dieux auraient choisi nos capacités à la naissance) et que c’est une espèce de compétition, de jeu, entre ces Dieux pour trouver la meilleur répartition de ces capacités humaines pour être l’humain le plus gagnant, celui avec la meilleur vie, qui aura réalisé le plus de grands projets à la fin de sa vie. Du coup, dans cette optique, je sentais que si moi j’avais certaines capacités psychiques comme Einstein ou d’autres scientifiques, je n’avais pas d’autres capacités car on ne pouvait pas être parfait dans tout les domaines (d’après cette attribution des points dans les capacités intellectuelles que j’avais à ma naissance). Et c’est un peu comme si je considérai que cette croyance comme vraie, même si j’avais conscience que c’était fou de penser ça. Je m’imaginais sortir victorieux de la vie ou à l’inverse défait, et si j’en étais victorieux, je me voyais ressentir: c’est bien justifié car on est les meilleurs, moi et mon dieu a choisi mes scores, on sait bien décider.

Chaque fois, ce qu’il y a de constant dans ces idées bizarres, c’est l’impression qu’il y a une règle surnaturelle: ici des gens ou entités surnaturelles qui vont choisir mes capacités intellectuelles avant ma naissance.

Aujourd’hui, et je crois que c’est suite au régime sans gluten que je suis, si ces idées me viennent presque plus en tête, je peux les faire disparaître si je veux.

Et effectivement quand je mange à nouveau du gluten ou du lait de vache qui contient de la caséine qui peut avoir un effet similaire au gluten, alors ça peut arriver que quelques heures après j’ai plein d’idées bizarres qui me reviennent à l’esprit.

Pour le mécanisme du gluten sur le psychisme, trois médecins m’ont expliqué que le gluten, la caséine de lait de vache, le sucre et le soja, ont tendance à dégrader les jonctions entre les cellules de l’intestin (et ça même pour les gens n’ayant pas un vrai intolérance au gluten) et que souvent chez les gens ayant des problèmes psychologiques ces jonctions sont déjà un peu détruites. Ces jonctions qui fuit laissent passer des molécules du bol alimentaires dans le sang, font saturer le foie et passent aussi dans le cerveau et sûrement dérèglent un peu les neurones.

dessin comme une bande dessinée d'une histoire bizarre: un cosmonaute qui tombe sur terre dans un port
Spationaute: dessin d'un scénario bizarre que j'ai créé au collège!

Voici un exemple d’autres idées bizarres que j’ai noté au moment où je l’ai eu, malheureusement je n’ai pas pris le temps de bien décrire ce que je ressentais, et je ne me souviens plus de ce que je voulais dire exactement, c’est très confus, mais je laisse ce texte très confus volontairement pour faire comprendre qu’il est très difficile d’expliquer ses idées bizarres:

« il y a de la télépathie entre moi et Lucie (une amie), qu’elle se rendra compte que j’ai changé par télépathie, du coup si je l’appelait ça va troubler cet équilibre, car je raconterai des choses qui vont la troubler (même si là manière dont je lui parle peuvent la troubler, ça ne devrait pas tout changer? Sauf effet papillon) comme si l’appeler ou pas l’appeler allait tout changer. Voir des choses de manière solennelle, frimer, témoigner devant une caméra de télé que je vais faire des choses grandiose, un peu voir quelque chose de sacré en moi. Et hier je me suis rendu compte de cela, et cette envie permanente de vouloir frimer, vouloir être important m’a dégoûté et ça m’a inquiété que je n’arrive pas à penser autrement. Ça m’a fait ça après la reprise de gluten. C’était une bonne chose car, ces idées bizarres qui me traversaient l’esprit ont l’air d’avoir commencé à disparaître à ce moment. Et inversement imaginer qu’en l’appelant je vais lui donner des astuces qui vont la sauver, je vais la libérer d’un souvenir qui la stress, (car je sens qu’elle est toujours un peu stressée) et ça va changer sa vie pour toujours.

Et il naît en moi la crainte que si je ne prends pas en compte cette idée bizarre, alors ça fera du mal, par exemple à Lucie (cette amie) dans ce cas là, du coup je me force à m’inquiéter de ce truc là, je me force à ne pas l’oublier… en vrai il faut se poser la question, est ce qu’en pratique ça va vraiment changer sa vie grâce à ça? Oui, non, peut-être! Mais l’impression qu’il ne faut pas oublier cette idée reste très forte. »

un gros serpent sur le sol
La présence d'idées parasites inquiétantes dérange.

Petit j’avais aussi ces trucs, où je me forçais à me rappeler de certains évènements (comme par exemple l’éclair sur le panneau électrique à l’hôpital de ma ville à l’âge de 5 ans) car il serait salutaire pour moi de m’en souvenir. J’avais l’idée que garder en tête toutes ces idées importantes et impressions me rendrait fort et me permettrait de sauver le monde, et si je les oubliais c’était la fin. J’ai toujours un peu ces impressions où je souhaite me souvenir d’idées, de témoignages, de compréhensions des choses que je fais, car, je pense, elles me serviront un jour.

J’avais souvent, et un peu moins maintenant, l’intuition que si je reste pas concentré sur une idée, que si je souffre pas psychiquement en permanence, ou qu’au contraire je pense à quelque chose que je ne devrais pas penser, alors une catastrophe arrivera, ou que ça va créer un truc irréversible…

comme par exemple que les méchants de la matrice (scénario que je ressentais comme étant réel) prennent le dessus sur moi en me détectant dans leur réseau (car la présence de certains idées dans mon esprit leur permettrait de me retrouver dans leur réseau suivant mon intuition) ce qui leur permettrait au final de réussir à détruire l’humanité. Un peu à la manière où on imagine une conversation avec une personne dans notre esprit, je sentais la présence de la personne qui sera touchée par cette catastrophe dans mon esprit (ici pour cet exemple de la matrice, c’était l’humanité entière) lorsque j’avais ces intuitions, du coup ça me poussait à continuer de ne pas oublier cela. Quand mon esprit bug, que je crois à ces croyances, plutôt que d’oublier la présence de cette personne dans mon esprit, je continue d’y croire. Je ressens que quelque chose de mal va arriver si j’oublie de prendre en compte cela, les forces négatives vont prendre le dessus, et du coup je reste bloqué sur cette inquiétude plusieurs minutes en me forçant à penser à des choses, ou au contraire à ne pas penser à d’autres. Si j’oublie de prendre en compte ce risque, ça provoquera le problème donc il faut ne pas oublier de penser à ce problème, ce qui me pousse à y penser sans cesse.

Ça pouvait parfois être des croyances non pas sur les conséquences surnaturelles de mes pensées, mais sur des actions, comme ouvrir le frigo ou je ne sais quoi.

Ici je parle de l’hypocondrie (la peur permanente d’avoir une maladie grave), je me demande si c’est lié aux idées bizarres:

Dans ces idées bizarres, il y a l’idée qui vient à l’esprit et qui dit que si on ne prend pas en compte un truc, que si on prend trop à la légère un truc alors quasiment à coup sûr ça va être grave et le fait de ne pas prendre en compte cela va nous tuer ou nous embêter gravement. Du coup, dans cette état psychique, apparaît l’idée qu’il faut forcément s’en inquiéter, sinon on va passer à côté. Et bien ce genre d’idée peut, peut être, rendre hypocondriaque.

En effet, par exemple il y a longtemps j’ai eu un bouton rouge avec un gros tache autour, alors j’ai pensé que si je pense que c’est juste un piqûre de moustique, alors forcément je passerai à côté d’un érythème migrants (qui peut être révélateur de la maladie de Lyme, due à une piqûre de tique et qui peut poser de graves problèmes psychiatriques, ce qui ne serait pas cool vu ma situation), et si j’oublie de penser à ça je n’irai pas voir le médecin pour qu’il me prescrive un antibiotique pour empêcher cette maladie de Lyme de s’installer, et je deviendrai encore plus fou, et que tout sera perdu et que je ne pourrais plus vivre bien et faire mes projets, me plongeant dans l’inquiétude.

Du coup mon intuition que c’est sûrement grave et que c’est sûrement un érythème migrans (donc la maladie de lyme débutante), intimement,  si je me pose la question à moi même si c’est un bonne intuition, alors la réponse est oui.

Donc ici l’impression que si on ne prend pas en compte un chose, une idée, ça va poser un problème grave, peut amener à devenir hypocondriaque ou avoir des idées bizarres. Il faudrait voir si l’hypocondrie et les idées bizarres sont souvent associées chez les patients.

Pic sérotoninergique

dessin de la joconde au crayon à papier
Illustration pour embellir le site.

Je vais décrire un symptômes que je n’ai pas retrouvé sur internet, je ne suis pas sûr de son nom, mais un ami psychiatre m’a dit que ça s’appelait pic sérotoninergique si j’ai bien compris.

Les pics sérotoninergiques consistent à se bloquer sur une idée souvent un peu folle, et que la personne se braque si on la contredit, c’est un symptôme fréquent dans la schizophrénie.

Voici l’exemple d’une de ces idées que je me suis faite : dans ma ville il y a un endroit où il y a un large trottoir et au-dessus de ce trottoir il y a un panneau qui indique qu’il ne faut pas y mettre de poubelle.

Comme je me demandais pourquoi il y avait ce panneau ici, alors que ça me paraissait bizarre, car il ne semblait pas y avoir d’intérêt vu qu’à cet endroit personne n’avait de raison de poser des poubelles, j’ai imaginé quelque chose pour expliquer pourquoi il y avait ce panneau. Comme à ce moment là je pensais aux missiles nucléaires dissimulés sous terre, je me suis dit, si ça se trouve, l’état français a caché un missile nucléaire sous ce trottoir, en ville pour garder ça discret, et pour éviter un problème lors du lancement du missile ils ont mis un panneau pour interdire qu’on pose des poubelles sur l’ouverture du toit du compartiment du missile. Idée un peu folle, mais cette idée m’a envahi l’esprit, et je n’arrêtais pas d’y penser, d’un côté ça me stimulait d’y croire, mais comme je sentais que cette idée était folle, je me disais que si je la racontais on me jugerait en pensant que je suis fou, ça me dérangeait. En même temps je continuais de penser qu’il n’y avait pas tant de raison de cacher un missile nucléaire en ville à cette endroit, mais aussi j’avais envie d’y croire m’imaginant d’autres scénarios plus fou et stimulant. Et m’imaginer qu’on me contredise, qu’on me juge idiot et ridicule de penser ça me braquait et m’obligeait à vouloir me demander si cette idée était vraie ou non, et quelque part à y croire. M’imaginer les gens me jugeant sur cette idée c’était comme si on me regardait en me faisant la moral, qu’il faille que j’arrête de penser ça, que c’est ridicule de penser ça, ça me donnait l’impression que les gens me jugeant sur cette idée aurait pris l’ascendant psychologique si j’avais avoué que c’était idiot, et c’est pour ça que je voulais croire qu’il y avait ce missile nucléaire sous ce trottoir. Quand on a tendance à s’imaginer qu’on va être remis en cause sans arrêt, on arrive pas à avoir un point de vue neutre.

Une tour ancien avec de nombreux moucharabieh vue de loin à Séville
Séville - illustration pour embellir le site.

C’était aussi une intuition, et comme parfois mon intuition m’a poussé à avoir de bonne idée, donc il fallait là aussi que je suive mon intuition, comme parfois mes intuitions sont juste, celle ci devait être juste, sinon je me tromperais comme parfois je me suis trompé quand je n’ai pas suivi mon intuition, et ça aurait été dommage.

C’est un phénomène qui arrive à d’autres personnes atteintes de schizophrénie il me semble bien. Je me souviens d’une personne sur le forum atoute (l’ancien forum avant la-roue.org) qui témoignait qu’après avoir touché un animal empaillé et qu’elle ait mis ses doigts au visage, qu’elle était persuadée qu’il y avait un risque que ça soit toxique pour elle à cause du produit utilisé pour la taxidermie. Elle est allé aux urgences pour cela, et je crois que ça l’a dérangé qu’on la prenne pour folle à cause de cette histoire, je crois que le personnel des urgences l’a vraiment jugé ridiculement (je n’en suis pas sûr non plus), je pense qu’il fallait la rassurer en lui expliquant qu’il est très rare que des substances soient toxiques à ce point, et que l’état aurait sûrement fait en sorte d’interdire un tel produit trop toxique pour la taxidermie.

Obsessions impulsives (ou phobies d’impulsion) :

cloitre d'une abbaye à Majorque, avec un palmier au milieu
Lors de cette période d'obsessions impulsives il m'était impossible de m'imaginer que ça allait vraiment se calmer, même si je gardais espoir.
Il s’agit de la crainte de commettre un acte délictueux ou dangereux (crainte d’agresser quelqu’un, de blasphémer dans une église, etc.).(wikipedia)

Ces phobies d’impulsions me sont arrivées surtout après ma grosse crise (suite à la prise d’un pétard) qui m’a amené à avoir un traitement dont j’avais en réalité besoin depuis longtemps. Ces obsessions d’impulsions ou phobies d’impulsions ont duré plusieurs mois, et étaient vraiment lourdes à vivre. J’avais peur qu’elle ne s’arrêtent jamais, je n’arrivais pas à voir comment elles pouvaient s’arrêter tellement elles étaient intenses, et j’avais peur qu’à force de les avoir je finisse par passer à l’acte et/ou devenir fou d’inquiétude, que je finisse en asile, je ne voyais, je n’arrivais pas à concevoir qu’elles puissent partir. Je me doutais que le traitement que je prenais devrait aider, mais mon intuition me poussait à avoir peur que ça ne s’arrête jamais chaque fois qu’une de ces phobies d’impulsion me traversait l’esprit.

Une semaine après avoir pris ce pétard très concentré en cannabis, je ne dormais plus, et j’ai fini par avoir une attaque d’anxiété intense, mon père m’a amené à l’hôpital, j’avais peur de finir ma vie dans un hôpital psychiatrique car je n’étais pas sûr qu’il existait un traitement adapté pour moi, je n’étais pas sûr d’avoir une schizophrénie (dont je savais que ça se soignait) mais je redoutais avoir une maladie encore plus grave qu’on ne peut soigner. Heureusement, j’étais bien schizophrène (phrase assez étonnante si on la prend sortie de son contexte), il existait un traitement pour moi.

Ces phobies d’impulsion qui ont perduré plusieurs mois après le début du traitement consistaient à m’imaginer que je finirais par me jeter sous le RER quand j’étais sur le quai, à sauter à la tête des personnes chauves et à leur arracher le scalp avec mes dents, à me grignoter les doigts, si je n’arrivais pas à penser à autre-chose.

En fait je vous explique ce que je me souviens de ce qui se passait dans mon esprit:

J’avais peur, extrêmement peur qu’une telle chose arrive, comme je savais que j’étais fou, que je n’arrivais à contrôler ma pensée sur nombreux sujets et inquiétudes, je me disais que logiquement je n’arriverai jamais à contrôler ces peurs d’agresser les autres ou de les tuer, mon esprit, quand ces peur me venaient en tête me faisait visualiser un tel scénario. Je me disais alors que ces flash, ces visualisations de ces scènes horribles, comme je ne les contrôlais pas, comme j’arrivais pas à penser à autre chose, ne s’arrêteraient jamais et qu’un jour forcément, je risquerais de faire cela. Et du coup j’essayais de ne pas penser à cela pour me rassurer que je pouvais penser à autre-chose , mais la seconde d’après j’avais une phobie d’impulsion et je redoutais à nouveau cela et ces scènes, ces flash me revenaient à l’esprit et ainsi de suite, voyant que je n’arrivais pas à penser à autre-chose je paniquais que je finirais un jour par faire ça.

Je ne voulais pas de ces idées, j’étais conscient que je ne devais pas avoir ces idées, mais elles venaient quand même en moi.

Si vous avez ces peurs trop intensément, je vous invite à prendre un traitement plus fort, j’aurais dû expliquer cela à mon psychiatre, il m’aurait donné du Tranxene ou autre, ça m’aurait sûrement soulagé!

Un éléphant et surement une éléphante à coté
La sociabilité qui est très certainement utile pour maximiser ses chances d'avoir une descendance s'installe dans les éspèces sociales. Je pense qu'elle consiste à ressentir ce que les autres ressentent pour le prendre en compte, ainsi on peut s'entraider.

Il me semble bien qu’aucunement avoir des phobies d’impulsions crée un risque de passer à l’acte

Pour moi, maintenant, je pense qu’il n’y avait sûrement aucune chance que je fasse du mal au autres même si ces phobies d’impulsions avaient perduré plusieurs années (si jamais vous souffrez de schizophrénie et pensez vraiment que vous pourriez faire du mal, parlez en à votre psychiatre qui vous donnera un traitement, il me semble que les phobies d’impulsion n’amène jamais à faire l’actes redouté, mais je ne suis pas totalement sûr de cela, je vous laisse voir avec votre psychiatre si pour vous il y a vraiment un doute). Dans mon esprit la peur de faire du mal était intense, ces idées que j’avais, je me disais qu’elles étaient graves si les autres les voyaient et c’est aussi ce qui m’inquiétait quand je voyais que je n’arrivais pas à contenir ces idées. Je m’interdisais totalement de faire du mal aux autres et je pense maintenant que pour moi il n’y avait aucune chance que je fasse du mal aux autres.

Un peu dans la continuité de cela, pendant de nombreuses années, je redoutais qu’on me pense être réellement dangereux si je racontais avoir eu des phobies d’impulsion, je suppose aujourd’hui que si on raconte ses idées de phobies d’impulsions clairement, qu’on a peur de faire du mal à ces moments et que c’est pour ça qu’on y pense, mais qu’en vrai on ne le fera sûrement jamais, qu’alors la plupart des gens comprendront qu’on n’est pas dangereux mais juste obsédé par cette inquiétude.

Peur d’être mal vu des médecins à cause des symptômes

Du coup si je racontais ça à mon médecin ou à mon psychiatre, je sortais alors du cabinet avec un certains mal être, la peur  d’être vu comme dangereux pendant quelques 30 minutes, je me disais alors que je devais arrêter de penser que mon médecin pense ça, car ce n’était en pratique sûrement pas le cas, mais ça ne m’empêchait pas de m’inquiéter qu’il s’inquiète que je sois dangereux. Quand j’étais hospitalisé, juste pour faire le diagnostic de ma maladie et pour adapter mon traitement alors que je l’allais assez bien, je finissais par ne pas supporter le regard des soignant qui, j’avais l’impression me jugeaient sur mes idées, mon comportement, comme si à chaque instant ils se faisaient une idée idiote sur moi. Je suis rentré chez moi après une semaine et j’étais bien content car c’était plus tenable, ça me dérangeait de penser que les soignant, quand j’étais hospitalisé pensaient que j’avais eu des phobies d’impulsions ou avaient certains stéréotypes idiots sur moi, et que je ne pouvais lutter contre ces stéréotypes idiots et réducteurs qu’ils avaient sur moi, au risque de m’énerver et passer pour un fou dangereux, empirant ces stéréotypes.. Il peut y avoir dans certains services un réel mépris envers les patients, quand c’est le cas, c’est inacceptable, pour mon cas, je pense que c’était une inquiétude trop importante de ma part qui provoquait surtout ce ressenti désagréable (même si j’ai un peu honte de l’avouer). Et je me disais: « heureusement que je peux revenir chez moi, je serais devenu dingue à rester là bas! » créant une peur d’être hospitalisé, heureusement pour moi, encore jamais nécessaire.

J’aimais mal être mal perçu, c’est pourquoi, parfois quand mon ancien psychiatre me parlait de certains sujets, je faisais un peu la tête, du genre je n’appréciais qu’on puisse me considérer comme malade de cette manière, ce sont les autres qui sont malades de cette manière, pas moi, c’était dérangeant d’être vu ainsi.

Je vous prend un exemple, mon ancien psychiatre m’avait parlé d’une patiente qui avait eu des idées bizarres: Ayant eu un fils homosexuel, elle a eu à la suite de cet annonce un problème gynécologique pénible, je crois qu’elle avait des règles en continue, elle a alors eu l’impression, l’intuition que cette pathologie gynécologique était une conséquence, une punition divine d’avoir eu un enfant homosexuel.

Mon psychiatre m’avait raconté cela, je l’avais un peu compris mais pas vraiment, pour faire le parallèle entre l’idée bizarre que cette femme a eu et le fait que moi aussi je pouvais avoir des idées bizarres, faire des liens surnaturels entre des événements, dans le but d’ouvrir la conversation. Seulement, j’ai ressenti que le fait de ressentir avoir un fils homosexuel comme une punition est mal, car c’est intolérant envers les homosexuel de penser cela, c’est pourquoi quand mon psychiatre m’a raconté cela, plutôt que de dire: oui j’ai aussi des idées bizarres, j’ai eu la réaction de vouloir ne pas ressembler à cette dame qui me paraissait intolérante, par peur d’être rejeté d’être ainsi et j’ai dit un truc du genre, « c’est pas très bien d’être intolérant (ici je parlais d’homophobie envers son fils), heureusement que je ne suis pas comme ça ».

Le fait d’aborder certains sujets avec certains patients peut les déranger car ils peuvent avoir peur que si on dit qu’il a tel symptôme, c’est que c’est quelqu’un de pas normal, à rejeter, qu’on ne considère pas vraiment comme notre égal, dont on fait des stéréotypes plutôt que de le comprendre. En tout cas, moi, je ressentais cela il y a quelques années.

Quand une psychiatre que j’ai vu au tout début de mon traitement m’a vu et m’a posé la question « est ce que vous avez des amis ? » avec un regard qui m’a fait ressentir le message suivant: « ah oui, je vois bien que tu n’as pas d’ami, avoue le, c’est un signe de la schizophrénie », je l’ai mal vécu, comme une humiliation, comme le fait que je sois pas digne d’être un humain, que ce genre de problème que j’avais devait me faire considérer par les autres comme si je n’étais pas égaux à eux, que ma pensée était anormale et que je ne devais pas être pris au sérieux, puisqu’une personne délirante n’a que des avis faux et un peu ridicule, qui sont à la limite drôle,et que c’est les mecs pas doués qui n’ont pas d’amis,… c’était comme ça que je ressentais les choses.

Il faut juste savoir que ce n’est pas de notre faute d’avoir des symptômes,

… mais parfois le cerveau en fait qu’à sa tête et de manière plus fort que soit on ressent la honte d’avoir un symptôme car on s’imagine les stéréotypes que les autres vont faire à notre sujet quand ils sauront cela. On ressent que la personne ne va pas nous considérer comme humain si on a ça, cette impression forte est en soit un symptôme et en même temps un phénomène normal, je pense qu’une personne qui raconte qu’elle est schizophrène à ses amis alors qu’elle ne l’est pas, sera tout de même dérangé par leur regard.

Pour les médecins, je l’ai vu aussi, heureusement rarement, des médecins ou soignant qui méprisaient les gens ayant des problèmes psychiatriques.

La peur qu’on pense que moi qui ait eu des phobies d’impulsion, je voulais vraiment tuer des gens m’aurait poursuivi si je n’avais jamais eu de traitements.

photo d'un bouc dans une ferme qui émerge sa tête d'une barrière
Les schizophrènes sont gentils aussi :).

Les humains sont bons en général, les schizophrènes aussi!

De la même manière qu’il existe ce mécanisme dans le cerveau de presque tout le monde qui fait qu’on redoute terriblement faire du mal aux autres si on commence à y penser, et qui in fine, fait qu’on ne fait pas de mal aux gens en général, ce mécanisme est toujours présent chez les patients schizophrènes voir même amplifié, du moins chez moi c’était le cas, c’était amplifié, je redoutais faire du mal aux autres, et c’est justement pour ça que j’avais des phobies d’impulsions, et pas parce que j’aurai vraiment voulu leur faire du mal.

Durant ces phobies d’impulsion on a terriblement peur de faire du mal aux autres, et ceci est la preuve pour moi que le mécanisme innée (ou quasiment innée) qui nous empêche de faire du mal aux autres est bien présent chez les patients schizophrènes.

Même si la parano des patients schizophrènes peuvent les amener à vouloir du mal aux gens dont ils pensent qu’ils pourraient les menacer, les harceler, les contrôler, répandre des rumeurs sur eux, la retenu est toujours présente, d’une part parce qu’ils peuvent se rendre compte que leurs idées paranos bien que les envahissant l’esprit n’est pas vraiment fondée (je crois que tout les schizophrènes ne comprennent pas que leurs idées sont infondées au fond, mais je ne suis pas sûr de cela), mais aussi parce que faire du mal aux gens, c’est grave, et ça même si on est schizophrène.