Message pour les étudiants soignants, ou tout à chacun pour clarifier les idées reçues sur la schizophrénie

Je vous invite à lire d’abord les titres de chaque chapitre de cette page. Le document etant très long.
Un jeu d'ouvriers géants pour enfants dans un centre commercial
Vous, étudiants en médecine, vous construisez vos connaissances.

J’ai l’impression que certains médecins ont du mépris pour les personnes atteintes de pathologies psychiatrique. Je n’aime pas bien ça. Après je ne peux pas non plus en vouloir aux soignants d’avoir peur de certaines pathologies si les explications qu’ils ont eu sont inquiétantes. C’est pourquoi ici je clarifie certaines points.

A parte sur la médecine

Aussi les pressions subies en étant étudiant en médecine rendent dingues. C’était ainsi dans ma fac de médecine. Ça n’aide pas à y voir plus clair et pousse à être mal aimable. C’est vraiment de la merde comment la situation des soignants est gérées en France! En tant que médecin ou soignant je vous invite à vous grouper et lutter contre tout ça. Par exemple les gardes de 24h sont justes dangereuses car les médecins sont moins fiables après 12H de garde, car ça pourrit la santé du médecin de ne pas dormir si longtemps, ça le met en danger de suicide à la fin de sa garde, et en danger d’accident de la route si il rentre en voiture. C’est juste inadmissible, je ne comprend pas qu’on continue.

Sensibilité mais souvent gentillesse dans la schizophrénie

Revenons à la schizophrénie. Je pense qu’effectivement, il peut arriver que parfois les patients se braquent un peu ou s’agacent. Je trouve que les schizophrènes s’agacent généralement intérieurement pour éviter d’être désagréables et d’être mal vus. Ils redoutent de faire du mal aux autres. Ils peuvent rester un peu parano et susceptibles. Mais avec cet article, je pense pouvoir vous aider à mieux les guider.

Aborder les patients

Je vous met aussi en garde de ne pas trop insister, à questioner, à vouloir comprendre les patient surtout quand il n’est pas stabiliser. Ça peut être mal vécu, le patient si il va mal pourra finir par voir un autre médecine, ce n’est pas très grave non plus. En effet comme je l’explique en bas de cette page: il peut être dérangeant de partager ses fantasmes. Partager ses idées peut être mal vécu dans la schizophrénie quand on va mal.

A t’on conscience de son trouble ?

Aussi certaines patients atteints de schizophrénie ont parfaitement conscience de leur troubles (ça a l’air d’être mon cas et la majorité des patients). D’autre n’en auraient pas conscience et croiraient leurs intuitions sans avoir de recul. Cette anosognosie serait liée à une lésion à une endroit dans le cerveau. Voici un document qui explique cela : L’anosognosie dans la schizophrénie..

Les chapitres de cette pages

Les schizophrènes vont bien mieux quand ils ont un traitement

Avoir des idées bizarres/folles ne rend pas dangereux

De mon point de vue la schizophrénie n’est qu’un dérèglement des neurones, amenant des fonctions normales du cerveau à être exacerbées ou diminuées de manière intense

Mes petites tensions avec les médecins

Un ressenti sans traitement

Trop d’idées à la fois

Les cours sur la psychiatrie dans ma faculté étaient mauvais

Les patients veulent se traiter en général, mais le traitement est lourd ce qui pousse à l’arrêter, et parfois ils peuvent croire être guéris donc l’arrêter

Oui, un traitement médicamenteux (ou à défaut d’efficacité par sismothérapie) est nécessaire

Le fonctionnement de la psychothérapie

Les schizophrènes vont bien mieux quand ils ont un traitement

Dessin sur fond blanc d'un arbre dans le désert
Un peu de sérénité revient quand vous prenez le traitement
Les patients ayant un traitement antipsychotiques vont généralement beaucoup mieux,

ils reviennent souvent presque à la normal bien que très souvent restant handicapés par la maladie et ayant des difficultés à suivre un travail. Nombreux amis étudiants en médecine n’avaient pas compris cela jusqu’en 7ème ou 8ème année. D’ailleurs seulement 10% travaillent .

Lors des cours magistraux, les étudiants apprennent les symptômes présents lors des crises, il faut savoir que ceux-ci disparaissent beaucoup avec le traitement et/ou en dehors des crises.

Avoir des idées bizarres/folles ne rend pas dangereux

dessin au feutre rouge sur une serviette en papier d'une maison, une poule d'eau, un anne à grandes oreilles
Un dessin bizarre que j'ai fait (il n'y a pas vraiment de rapport avec les idées bizarres 🙂 ).
Oui, il peut arriver d’avoir des idées, des intuitions folles, qui paraissent très étranges. Cela pourrait amener à penser que ces patients, si par exemple ils avaient l’intuition qu’il faille tuer un voisin, finiraient par aller le tuer ou qu’ils pourraient faire tout autres actes graves, en vrai il n’en est rien pour une raison simple …

… les personnes ont toutes ou presque une retenue à faire du mal aux autres. Cela parce que faire du mal aux autres fait souffrir, et parce qu’on ressent ça comme extrêmement grave (du moins c’est mon point de vue, mais ça parait juste en observant les gens). Cette retenue de faire du mal aux autres est toujours présente dans la schizophrénie (du moins pour moi et pour ceux que j’ai rencontré).

Pour moi, et à mon avis pour pas mal de schizophrènes cette retenue, empathie et culpabilité envers les autres est même souvent extrêmement exacerbée…

Bien que je pouvais être extrêmement en colère contre certains, je n’allais certainement jamais leur faire du mal.

Cette colère n’était quasiment plus présente à partir du moment où je prenais un traitement.

Personnellement je ne crois pas vraiment qu’on apprend à pas faire de mal. Je pense que c’est surtout inné. Personne ne m’a expliqué petit que faire pleurer la voisine était mal pourtant je ne voulais pas le faire.

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De mon point de vue la schizophrénie n’est qu’un dérèglement des neurones, amenant des fonctions normales du cerveau à être exacerbées ou diminuées de manière intense

Un autre point important (c’est mon avis, mais avec l’analyse que je fais de mes pensées passées, je pense que c’est juste)…

les schizophrènes ne sont pas insensés, je pense que le cerveau, les circuits, le positionnement et l’agencement des neurones est normal, que les fonctions qui sont utiles pour raisonner sont normales. Je pense que certaines fonctions sont extrêmement sur-activées ou sous-activées, amenant le comportement et les paroles de la personne à paraître insensées. C’est parce que, avec du recul, je trouve que toute mes idées et intuitions anormales peuvent être vue comme des exacerbations de phénomènes du cerveau normaux, que j’ai déduit cela.
tout un tas de tour d'église et d'ancien minaret à Séville
Aucun intérêt à cette image, juste embellir le site 🙂

Je prend un exemple: toute personne (ou presque) se faisant harceler réellement intensément par son patron, ses camarades de classe, ses collègues, finira par voir de la persécution partout. Cette personne aura l’impression que cette persécution ne s’arrêtera jamais, aura envie de se venger, et verra une attaque sournoise dans la moindre action de son chef, de ses collègues, etc..

Dans la schizophrénie où souvent il y a des idées de persécution, je pense que les fonctions, les réseaux de neurones qui s’activent que quand il y a très très certainement une menace probable, ici s’activent pour juste une idée qui passe en tête.

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Mes petites tensions avec les médecins

C’est vrai que je focalise parfois mes idées sur les médecins, dans ce document vous le verrez, rassurez vous, je ne suis pas complètement dingue non plus :). Il y a plusieurs choses à dire à propos de ça.

Ça me vient sûrement en partie de ma maladie qui fait que je m’inquiète trop pour ça, que je suis trop susceptible. Aussi, ça me dérange beaucoup de sentir ne pas être pris au sérieux quand je raconte un symptôme étrange à un médecin. Je crois que de nombreux autres patients ressentent cela. Je peux redouter d’être pris un fou dangereux, qu’on ne me prenne pas au sérieux entre autre quand j’explique un symptôme qui me parait important à prendre en compte.

Rajout fait plus tard: J’ai récemment changé un peu de traitement, je prend un peu moins de solian et on a rajouté l’haldol. Ce genre d’impression a disparu et j’en suis bien content. C’était des impressions pénibles mais je ne pouvais pas prendre plus d’antipsychotiques de seconde génération vu mon poids. L’haldol, un antipsychotique de première génération qui pose des problèmes mais ne fait pas grossir m’a bien soulagé. En tout cas, oui, j’ai vu chez de nombreux patients et chez moi cette inquiétude de passer pour un fou, pour un dangereux, cette peur de ne pas pris au sérieux qui est désagréable. Je crois que ce qu’il faut faire face à ça c’est de montrer qu’on prend le patient au sérieux ou que si on a un doute sur une de ses idées on en parle. Si jamais ces impressions qu’a le patient sont vraiment trop fortes, alors il faut inciter à augmenter le traitement.Suite …

une giraffe dans un parc qui mange dans sa gamelle tenue en hauteur
Il ne faut pas se sentir au-dessus des autres en tant que médecin. J'avais eu ce ressenti en pensant que les patients étaient bêtes étant donné qu'ils étaient loin d'avoir pu réussir la première année de médecine. Et j'ai cru beaucoup voir ce ressenti dans ce milieu.

En réalité même si sur certains points, nous médecins, on a de meilleurs capacités, les patients peuvent avoir de bons raisonnements, ou même faux parfois. Mais il faut chercher à comprendre les patients dans une discussion d'égal à égal où on peut avoir tort de temps en temps, plutôt que dans une démarche de supériorité écrasante.

Aussi ayant été étudiant en médecine j’ai vu quelques collègues avoir une peur des patients schizophrènes de manière presque insensée. Très rarement j’ai vu des médecins les prenant pour des sales mabouls dangereux. Avoir un peu peur des schizophrènes, dans mon entourage, était pas si rare et les prendre pour des gens insensés était très courant. Aujourd’hui je dirais que ce genre de ressenti est présent chez un médecin sur trois que je consulte, les 2 tiers restant étant bienveillant et comprennent qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir. Je pense que c’est surtout dû aux mauvaises explications qu’on leur a donné sur la schizophrénie et les gens ayant des problèmes psychiatriques en général durant leurs études.

Mais voilà, du coup quand je rencontre un médecin à qui j’apprends que je suis schizophrène, si le contact se passe mal juste après, je suis amené à me poser la question: « est-il en train de me prendre pour un fou dangereux qui va inventer des symptômes dans sa tête »! Car j’ai déjà vu ça dans le milieu médical. C’est pénible d’avoir cette impression que plus on lui raconte ses symptômes, moins il nous croit. Ce n’est pas le cas avec tout les médecins. Ceux avec qui je ressens ça , je ne suis pas sûr que c’est vrai, mais parfois le contact est désagréable.

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Un ressenti sans traitement

dessin au stylo plume avec des couleurs d'un personnage faisant penser à un transformers
Mes pensées ont une tonalité stressante, métallique, inhumaine (même si je peux m'inquiéter des autres) lorsque je suis sans traitement.

A titre d’exemple voici ce qu’on peut ressentir sans traitement. Voici ce que j’ai vécu en arrêtant le traitement durant un mois pour tester quelque chose, il faut avouer que c’est extrême, mais que la très grande majorité des schizophrènes n’auront plus ces problèmes sous traitement.

J’étais, durant cette période, très énervé tout le temps. J’avais peur de moi même et de m’énerver sur les autres à tort étant donné que mon esprit déconnait et que j’étais tout le temps en colère pour des conneries. Puis j’avais l’impression que mon généraliste allait vouloir à tout prix croire que j’allais mal et aller m’emmerder avec ça (je pense qu’il y avait un fond de vrai avec cette généraliste que j’ai changé, même si je m’inquiétais largement trop). Je redoutais de me faire enfermer par elle ou à la limite qu’elle fasse passer le message à mes autres médecins, et qu’ainsi eux ne me croient pas et risquent de me faire enfermer. Je m’imaginais que je n’arriverai pas à rassurer le médecin, que j’arrive dans une situation kafkaïenne, je commençais à penser à ça sans arrêt, sans arrêt. Du coup j’ai repris un traitement à la suite de ça.

Trop d’idées à la fois

Et puis quand les idées et impressions s’accumulent trop vite, qu’elles sont négatives, mégalo etc. on ne peut pas prendre le temps de les défaire. C’est aussi pour ça qu’une simple exacerbation de phénomène normalement présent chez tout le monde peut amener à devenir fou, ça parait logique.

Et à un point il y a un phénomène de cercle vicieux: des idées créent le même genre d’idées qui créent le même genre d’idées. On est alors obsédé par nos pensées. Le patient ne pense qu’à ça et ce qu’il dit peut paraître incompréhensible si son raisonnement l’amène à oublier les contre arguments pourtant évidents à quelqu’un de non inquiet.

Quand on voit certaines choses uniquement d’une certaines manière et que des arguments en faveur de cette manière de voir s’accumulent, ça peut former entre guillemet un délire.

Les cours sur la psychiatrie dans ma faculté étaient mauvais

dessin de figure en 3d composé de plusieurs rectangles qui se tiennent dans l'espace
Vous, étudiants en santé, êtes en train de construire dans votre esprit les concepts sur les maladies, les agencer, en comprendre les tenants et aboutissants pour au final savoir soigner les gens. Je trouve qu'on ne vous guide pas assez clairement dans cette acquisition.

Durant mes études de médecine, dans une des plus réputés faculté de France, on expliquait, je pense, très mal la schizophrénie, donnant l’impression que les patients schizophrène ont le cerveau monté à l’envers! Que les idées qu’ils ressentent sont pas normales, qu’il faut pas chercher à les comprendre car c’est insensé, qu’il doit y avoir quelques chose de foiré dans leur cerveau.

Les cours à la fac donnaient, je trouve, l’impression que pour la schizophrénie et pour les pathologies psychiatriques, que le cerveau du patient réagit de manière totalement aberrante!

Il me semble que dans le milieu médical les impressions, les idées sur les patients schizophrènes sont pires que dans la population en général à cause des cours qui expliquent très mal. Après le fait d’avoir fait un stage dans un service de psychiatrie va généralement aider les soignant à mieux comprendre.

J’avais peur aussi moi même quand je n’étais pas traité qu’il y ait quelque chose de vraiment foiré dans mon cerveau, même si l’idée qu’on me prenne pour un quelqu’un d’insensé me dérangeait beaucoup aussi.

Mais comme je l’ai déjà dit, je pense que cette manière de voir les choses est fausse et que le fonctionnement de base du cerveau est bon, mais que certaines fonctions sont extrêmement exacerbées ou diminuées.

Voici un autre argument pour cette idée:

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Les patients veulent se traiter en général, mais le traitement est lourd ce qui pousse à l’arrêter, et parfois ils peuvent croire être guéris donc l’arrêter

Les patients ne veulent pas se traiter! Pour moi, c’était clairement faux car ça entraînait de l’anxiété et je sentais que mes intuitions pénibles et tordues n’avaient rien à faire là. Apparemment parfois le délire convainc les personnes qu’il est vrai et qu’elles continuent avec ça. Je pense que la plus part du temps le délire est plus vécu comme quelque chose à éliminer de l’esprit, car troublant le bon jugement plutôt que l’améliorant. Je crois que souvent les gens n’aiment pas avoir des idées paranoïdes (la peur d’être persécuté de manière non justifiée).

Après dans cette situation c’est complétement normal d’essayer d’arrêter le traitement surtout au début si on croit qu’on est guéri, ou de le diminuer, car les antipsychotiques de seconde générations sont quand même une vraie saloperie pour la santé…

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Oui, un traitement médicamenteux (ou à défaut d’efficacité par sismothérapie) est nécessaire

Par contre, effectivement un patient ayant le même genre de schizophrénie que moi (avec énormément de parano et de mal être) a besoin d’un traitement, essayer de le soigner sans neuroleptique (ou sismothérapie quand les neuroleptiques ne marchent pas) a effectivement des chances d’empirer la situation et de faire focaliser la parano du patient sur le psychologue ou le médecin. C’est ce qui m’est arrivé quand j’étais suivi par un psychiatre de mes 17 à 19 ans, sans qu’il comprenne que j’avais une schizophrénie. En effet j’ai développé et j’ai gardé l’inquiétude intense qu’il risquait de m’enfermer à vie pour mes problèmes, je ressentais le fait de m’être confié à lui pendant deux ans comme un viol, j’ai effectivement focalisé ma colère contre lui (encore une fois ma retenue et peur de faire du mal aux autres m’empêchait totalement de lui faire du mal), cette colère s’est résolue quand j’ai commencé à avoir un traitement, à mes 23 ans, cela ne posais plus alors de problème.

Le mot neuroleptique est synonyme du mot antipsychotique. C’est juste que le mot neuroleptique est plus utilisé dans les année 60, et le mot antipsychotique est apparu plus tard.

Le fonctionnement de la psychothérapie

petit étendu d'eau avec des nénuphares dans un parc
La psychothérapie permet de retrouver de la sérénité, mais il faut d'abord pour les patients schizophrènes un traitement qui fonctionne un minimum bien.

Voici un peu comment la psychothérapie fonctionne si j’ai bien compris mes cours de médecine et si je me fie à mon ressenti:

Le fait de parler et de partager son ressenti, et que notre interlocuteur essaie d’expliquer en quoi certaines idées qu’on ressent sont exagérées ou fausses peut aider à moins avoir ce genre d’idées que ce soit par un psychologue ou un ami.

Par exemple: une personne déprimant franchement et se sentant ignorée parce qu’un voisin ne lui a pas répondu quand elle lui disait bonjour, à cette personne on peut lui expliquer que si son voisin ne lui a pas répondu, c’est peut être qu’il n’a pas entendu, ou peut être que cette personne est aigri, mais que les autres personnes de son immeuble et la majorité des gens ne le sont pas, et que si son voisin est aigrie ou déprimé, c’est peut être passager.

Aussi pour une dame à qui j’ai parlé et qui avait tout le temps peur de la mort, j’aurai envie de lui dire: c’est quelque chose de normal d’en avoir peur, le fait d’en avoir trop peur n’aide pas à éviter la mort et gâche la vie, si jamais tu peux y arriver essaie ainsi de moins y penser, si tu n’arrives pas pour l’instant à moins y penser, ne t’en veux pas car ce que tu ressens ce n’est pas de ta faute, et si jamais mes paroles ne suffisent pas à pallier ton inquiétude trop grande, il peut être utile de prendre un traitement 🙂 (bien que je lui souhaites qu’elle n’en ait pas besoin)

Voilà, ces points doivent, je l’espère déjà bien vous éclairer et vous rassurer si vous n’aviez pas compris ça.

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