Fading mental, c’est un équivalent a minima du barrage : la pensée s’englue pendant quelques instants. (Wikipédia)
En plus clair (si j’ai bien compris ce qu’on m’a dit) le patient commence une phrase, ralentit sa parole et ne termine pas sa phrase, puis reprend sur une autre phrase.
Avec des amis, quand je parlais durant ces périodes ou j’allais sûrement plus mal que d’habitude, j’avais l’impression, quand je disais une phrase que ce que je racontais était débile, nul, inintéressant, que les gens finiraient par trouver ça franchement idiot si je continuais, tournant alors le regard ailleurs, cette impression était très forte et j’avais honte, du coup par un réflexe incontrôlable, tellement ma gène de dire un truc idiot était forte, j’arrêtais progressivement ma phrase en me disant que j’avais bien fait de l’arrêter avant la fin car ça aurait été idiot d’aller jusqu’à la fin, les autres ayant certainement déjà compris ce que je voulais dire et trouvaient déjà ça inintéressant. En fait je ne réalisais pas que les autres n’avaient sûrement pas du tout compris ce que je voulais dire et pouvaient trouver ça étrange.
Aussi sûrement à ces moments, mon esprit rempli d’idées fusant en permanence avait du mal à comprendre ce que les autres comprenaient de ce que je disais au moment ou je le disais, j’avais du mal à visualiser ce que les autres devait avoir compris avec mes paroles, souvent j’avais l’impression qu’ils avaient assez d’éléments pour comprendre là ou je voulais en venir, alors que sûrement non, je me rendais compte que j’étais mal compris, mais je n’arrivais pas à m’exprimer pour être bien compris.
Et puis j’avais aussi des trous de mémoire fréquents, l’esprit envahi d’idées, faisant que je pensais un truc puis un autre, puis j’oubliais le premier truc auquel j’avais pensé. Si bien que ma parole était dure ou impossible à suivre.
Je pense que si vous êtes psychiatres et demandez à votre patient pourquoi il a ce fading, il ne vous donnera pas mon explication, car il peut être gêné de révéler qu’il a honte des ses phrases, c’est ce que j’aurais fait à ces moments. Aussi parce que son esprit embrouillé dans mille idées inquiètes, impressions, il peut avoir beaucoup de mal à comprendre ce qui le pousse à faire ça.
Par contre si vous mettez un patient plusieurs mois après, quand il va beaucoup mieux, face à ce fading, je pense qu’il pourra peut être vous dire que oui, il arrêtait ses phrases progressivement parce qu’il avait honte de les finir, si il se souvient de ce moment.
Je ne suis pas complètement sûr que les autres ressentent ça durant leur fading, mais moi j’ai ce souvenir de ne pas finir mes phrases car j’avais honte de les finir durant ces périodes.