La peur d’être mal vu des gens, et devoir se justifier en permanence.

photo de la verdure proche de l'automne en Corse donnant sur la mer
Illustration pour embellir le site

Je ressentais dans les conversations que si les gens savaient que j’étais dans un groupe (par exemple les homosexuels, les homophobes, les racistes, les anti racistes, les intolérants, les croyants, les non croyants, ceux qui aiment le président, ceux qui ne l’aiment pas etc.) alors ils vont me juger: « Quoi tu penses ça, c’est pas possible de penser ça! tu peux pas penser vraiment ça » parce que eux ne trouveraient ça impensable d’être ainsi, je me sentais alors fébrile et hésitant. Dans ces situations je ne savais pas où me mettre. Je vous donne l’exemple dans une conversation sur l’homosexualité, si je précisais que je ne suis pas homosexuel pour rassurer les gens qui pourraient le penser, alors je me sentais obligé de préciser juste après que je ne suis pas homophobe car j’allais m’imaginer qu’ils allaient penser que je suis homophobe, hors c’est choquant d’être homophobe.

Je devais me justifier sans arrêt car j’avais peur qu’on me prenne pour ce que j’étais pas sans arrêt, et ça m’obsédait.

Pour moi ils me voyaient dans un groupe de gens à bannir, qui ne mérite au fond pas vraiment d’être considéré comme leur égal, que c’était vraiment choquant d’être comme ça, que je devais me justifier.

Avec les soignants j’ai parfois un peu ce même ressenti qu’ils me regardant comme si je n’étais pas leur égal à partir du moment où je leur dit que je suis schizophrène. Est-ce un impression totale, partielle ou une réalité? je ne sais pas.

Cette impression aurait peut être pu partir en augmentant mon traitement neuroleptique, mais je ne voulais pas l’augmenter étant donné qu’il n’est pas bon pour la santé certainement.

Du coup suite à des recherches documentaires sur des publications médicales sur la schizophrénie, j’ai demandé à un de mes médecins du Bactrim (un antibiotique qui peut être pris au long court) car j’ai vu que ça pouvait être dû à une infection, et c’est suite à la prise de cet antibiotique en continu que ce genre de symptômes a beaucoup diminué chez moi.

Sachant que le Bactrim lutte contre la toxoplasmose présente chez moi et chez 70% des personnes ayant une schizophrénie, tandis que seul 50% des personnes sans schizophrénie l’ont et que ce parasite est suspecté de jouer un rôle dans la schizophrénie, je me demande si ce n’est pas la toxoplasmose qui créait ces symptômes chez moi.

Je me demande du coup si ces symptômes (se justifier tout le temps en s’excusant, d’être très timoré etc), est lié à la toxoplasmose aussi chez les autres personnes.

quelqu'un qui monte dans un chemin pentu en montagne
Je ne sais pas comment expliquer tellement j'ai changé de caractère suite au Bactrim: Je ne voulais pas gravir la montagne de persuader les autres de mes idées, j'avais peur de me fâcher et j'avais peur de les blesser dans leurs idées.

Si on m’avait demandé pourquoi je me justifiais de ne pas être homosexuel, puis de ne pas être homophobe, j’aurais eu peur de passer pour quelqu’un qui a peur d’être mal vue, qui se justifie tout le temps, du coup, j’aurais essayé de cacher que je me justifiais car j’avais peur d’être mal. J’arrivais à tordre mes idées, à faire comme si je n’avais pas eu certaines idées, à les nier à moi même, j’avais l’impression que les gens me jugeaient sur des trucs, alors qu’en fait non. Je ressentais, persuadé qu’on me jugeait sur le fait d’avoir eu certaines idées qu’en vrai je n’avais pas eu non plus, mais je m’en sentais quand même coupable. J’ai du mal à me souvenir et bien expliquer cela.

Ça me rappelle un truc, je crois assez courant dans la schizophrénie: je m’habillais beaucoup trop large de peur d’être habillé moulant et de passer pour un homosexuel, j’avais l’air d’un vrai sac à patate quand je revois les anciennes photos :).

Timoré j’avais peur de dire ce que je pensais de peur de blesser la personne et de faire un conflit grave, d’être mal vu. Du coup, ça m’énervait vraiment contre moi de sortir d’une conversation en m’écrasant, alors que j’avais au fond des idées qui pouvaient être intéressantes.

Ça m’a beaucoup aidé et ça m’a libéré de ne plus avoir ça car c’était très pénible de toujours aller dans le sens des gens de peur de gêner ou de se fâcher, alors que je pensais différemment.

Je crois que ces symptômes sont ceux du trouble de la personnalité dépendante.

Et il m’était très difficile de dire non quand quelqu’un me demandait de l’aide, même si une partie de ce problème vient du fait que je m’inquiète des difficultés des autres, ce qui reste toujours le cas aujourd’hui et tant mieux.

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