Comment communiquer avec les patients ayant une schizophrènie

un chemin qui descend vers la mer entre les arbustes en Corse
Chaque patient a un chemin.

Déjà en tant que médecin, je crois qu’il ne faut pas trop se mettre trop la pression. Même pour une personne ayant une schizophrénie, il est compliqué de comprendre une autre personne schizophrène en délire.

Je pense qu’il faut être poli comme on doit l’être avec tout le monde.

Je met en garde également sur le fait d’insister à vouloir comprendre ce que pense le patient à tout prix. Ça peut être très mal vécu et encore plus si c’est par la famille. C’est pourquoi, en tant que soignant il faut poser des questions, mais pas trop insister. Effectivement comme je l’explique en bas de cette page: il est dérangeant de partager ses fantasmes. Partager ses idées peut être mal vécu dans la schizophrénie quand on va mal.

Il est aussi difficile, peut être parfois impossible de persuader un patient de se soigner si il ne veut pas. Ne vous mettez la culpabilité de ne pas réussir à persuader vos patients. Il ne faut pas non plus trop harceler vos patients en général. Si ils vont très très mal et risquent d’être dangereux pour eux même ou pour les autres, là on peut insister. Je pense que l’éthique est de laisser les gens libres de leur actes et juste d’avoir un conversation d’égal à égal. Rassurez vous en tant que soignant, sans en être complètement sûr de mes connaissances, il me semble qu’un patient doit vraiment aller très mal pour qu’il soit dangereux pour lui même ou les autres. Un patient schizophrène juste assez énervé ne risque surement pas de faire du mal. On n’enferme pas quelqu’un sans pathologie assez énervé. On ne doit pas enfermer un patient schizophrène juste parce qu’il est trop énervé. Ça n’a pas de sens.

Quelques astuces pour communiquer avec le patient:

Certains patients n’auraient pas conscience que ces idées sont parasites

Apparement certains patients atteints de schizophrénie n’ont pas conscience que leur idées un peu folles sont des idées parasites. Je ne veux pas non plus stigmatiser ces gens, je ne connais pas ce sujet de la schizophrénie. C’est ce qui s’appelle une anosognosie. Du coup ils ne comprendraient pas en quoi il faut se soigner. C’est ce qui est expliqué dans ce document qui donne aussi des conseils: « L’anosognosie dans la schizophrénie ».
Je crois vraiment que j’ai conscience de mes problèmes et je sais qu’il faut les soigner. Ce domaine de l’anosognosie m’est inconnu. Je ne veux pas dire de bêtises à propos de ces personnes là.

Comprendre ce que le patient ressent

Essayez de comprendre ce qu’il ressent. Je pense qu’il ne vous en voudra pas de poser la question de ce qu’il pense et ressent. Sauf peut être si il est dans un période sans traitement ou une période où il va vraiment mal et qu’il puisse être trop susceptible. Et donc il ressentirait cette question comme si on le prenait pour un fou. J’ai déjà ressenti ça quand j’étais trop susceptible.

Expliquer à un nouvellement malade que ça se soigne

Un autre élément face à un patient sans traitement et jamais soigné: je pense qu’il faut lui préciser que les problèmes qu’il ressent sont connus. Ce qu’il vit arrive chez certaines personnes. Il existe un traitement même si chaque patient a des pensées différentes, un vécu différent. Du coup lui donner un traitement va vraiment résoudre ses inquiétudes. Ça aide d’autres personnes et ça va lui permettre d’y voir plus clair.

Explorer certains symptômes si ça dérange pas

Surtout pour les psychiatres ou soignant en psychiatrie, je pense qu’il faut demander au patient pour certains symptômes. Je pense que la plupart des patients ne vont pas parler d’eux même d’être timorés ou de ce faire des nœud en redoutant faire parti d’un mauvais groupe. J’ai vécu ce symptôme de vouloir à tout prix cacher ce que je ressentait dont j’avais honte. Ce que je m’imaginais être honteux. Après, il n’est pas utile de mettre en évidence cela, si il n’y a pas de traitement 🙁 . Moi je l’ai fait passer suite au bactrim, mais ce n’est pas un traitement reconnu.

Demander ce qui ne satisfait pas le patient dans sa vie

Je pense qu’il faut en tant que médecin, demander au patient si il y a des choses qui ne le satisfont pas dans sa vie, justement pour pouvoir les améliorer. Ce n’est par exemple que récemment que mon psychiatre a compris que je me sentais parfois trop parano, que ça m’embête d’être trop gros à cause du traitement, que j’ai du mal à travailler et réaliser mes projets. Pourtant je le vois depuis longtemps. Bien que j’apprécie vraiment mon psychiatre et que je le trouve très bon il est passé un peu à côté de ça. Finalement le médecin et surtout le médecin psychiatre est là pour que le patient soit satisfait dans sa vie, du coup c’est important de lui demander.

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